L’Aiguat de 1940
L’Aiguat de 1940, l’épisode pluvieux de référence
La Vallée du Tech avait déjà connu un épisode d’importantes inondations en 1907 qui malgré l’ampleur déjà importante du phénomène n’avait pas était désastreuse. Ce ne fut pas le cas pour l’Aiguat (« égouate ») de 1940, ce mot catalan est d’ailleurs entré dans le lexique des météorologues français.
En effet les Pyrénées françaises et espagnoles ont connu plusieurs épisodes importants. Mais c’est bien l’Aiguat de 1940 qui est devenu la référence. Il s’abat sur la Catalogne et le Languedoc Roussillon en octobre 1940, 4 jours de déluge qui font 320 morts côté espagnol et 50 en France dont 23 sur la seule commune de Amélie les Bains. En effet durant l’entre deux guerre les constructions d’immeubles et de villas sur les berges du Tech et sur la route de la corniche ainsi que la route du Bas Palalda se sont multipliées… Elles seront pour la plupart emportées, souvent avec leurs occupants.
Cette crue de référence constitue une véritable catastrophe, en 1940 la France est en pleine Seconde Guerre Mondiale, ses services météo sont plutôt désorganisés. Mais les quelques relevés et témoignages permettent une estimation, et mettent à jour l’ampleur du phénomène.
Le 17 octobre c’est pas moins de 840mm qui sont relevés à l’usine électrique, valeur rendue officielle comme étant le record de précipitations sur 24h en Europe, alors que le pluviomètre a débordé à plusieurs reprises entre 12h et 19h30, la valeur réelle a donc sûrement été bien supérieure à ce chiffre.
Au sortir de la guerre les municipalités suivantes ont eu à cœur de protéger les lieux habités des dangers des eaux du Mondony et du Tech. Elles ont donc entrepris des travaux d’endiguements sur les deux berges du Tech et de canalisation du Mondony avec également des digues latérales. Des travaux d’enlèvement des rochers ont également été effectués pour éviter qu’un tel désastre ne vienne à se reproduire.
Il avait commencé à pleuvoir mercredi. Cela avait continué toute la nuit et la matinée du jeudi. Ce jour là, vers 13h30, un coup de téléphone du bureau de poste du Tech m’avertissait que la rivière était déja en forte crue. Une demi-heure plus tard, ici, l’eau arrivait à la hauteur du pont. A 15 heures, le courant était déjà au niveau du Casino, dont une partie s’effondrait. Et peu après l’eau dévale par derrière la gare. La passerelle est emportée. Une accalmie inattendue se produit de 16 heures jusqu’à 18 heures, on se reprend à espérer. Mais à 18 heures l’eau reprend sa montée. A 19 heures le Casino s’effondre en entier. Bref, de 22 à 24 heures, presque tous les immeubles voisins de l’eau sont emportés.
0 Comments